PAMPHLET
Je ne sais pas
si la condition des mortels est humaine, mourir est inhumain,
je conçois pour
moi et les autres la possibilité de faire de cet Univers une Œuvre d’Art.
En tant
qu’homme, je voudrais tout d’abord me faire une Âme,
après, être
capable de collaborer à la perfection de cet Univers.
C’est un rêve de
Dieu ou bien un rêve de fourmi;
c’est un rêve de
fourmi, mais c’est un rêve tellement beau pour une fourmi.
Alexandre
Jodorowsky
Ce poème me
nourrit depuis des années, précisément 35 années, depuis ce colloque de Cordoue
en 1979 « Science et Conscience, les deux lectures de l'Univers » ou
se sont réunis des scientifiques et des penseurs de grande renommée: F. Capra,
O. Costa de Bauregard, H. Reeves, D. Bohm …
Cette émission
qui passait sur France Culture, je l'avais enregistrée pour l'écouter et la
réécouter.
Bien que je n’aie
pas tout compris à l'époque, bien au contraire, ces discussions m'avaient
fascinées par cette apparente coexistence des contraires qui en fait se révèle
beaucoup plus proche que l'on se l'imagine.
Peut-être, cette
émission a-t-elle orientée mon choix de faire des études scientifiques ?
Après réflexion, sans aucun doute puisque j'avais décidé, mon bac en poche
cette même année de me lancer dans la recherche appliquée.
Puis, quelques
années plus tard, le directeur des études de l'université d'Angers nous a vanté
une nouvelle filière industrielle pleine d'avenir, la qualité – la recherche de
l'excellence.
Mon choix état
fait, j'ai bifurqué sur cette voie pleine d'avenir et qui résonnait en moi.
Aujourd'hui
encore, je ne regrette rien !
Je dois ajouter
que dans les années 1975- 1976, j'étais attiré par l'extraordinaire, le côté
magique des choses sans savoir d'où cette attraction me venait. J'ai suivi
ainsi une filière technique et ai passé un bac d’électronique (pour moi,
c'était magique, on appuyait sur un bouton et il se passait quelque chose, sans
aucun mouvement apparent). Dans cette période, je découvris également les
phénomènes surnaturels ou plutôt non expliqués, l'occultisme (là, je ne
comprenais rien) et enfin, l'ésotérisme, cette science cachée qui dit-on n'est
que supercherie, charlatanisme. Cette science résonnait en moi, et m'a fait
découvrir les pensées des plus grand philosophes qui ont éclairé les
consciences des hommes par leur savoir sur l'Homme, l'Univers et Dieu: Confucius,
Lao Tseu, Bouddha, Pythagore, Orphée, Platon et bien d'autres.
Pourtant, il est
une époque où Galilée, Giordano Bruno et bien d'autres 'hérétiques' emprunts de
science ésotérique avaient eu l'outrecuidance d'évoquer que la terre tournait
autour du soleil, que l'homme se réincarnait ... on connaît la suite.
Bref, la science
ésotérique m'a accompagnée pendant mes études supérieures en physiques
appliquées et m'a permis d'appréhender les choses sous un autre angle.
Évidemment, je
n'ai pu dévoiler cet attrait, cet intérêt à mes proches durant de nombreuses
années. Ils m'auraient pris pour un illuminé, un désaxé et dans tous les cas
pour una persona non grata.
Mais plusieurs
choses m'ont toujours conforté dans ce double attrait nullement antinomique
mais complémentaire. L'une renforçant l'autre.
Tout d'abord le
colloque de Cordoue ou ces penseurs philosophiques et ces scientifiques se
rejoignaient sur les concepts mais sans pouvoir forcément les expliquer.
Ensuite, le fait
qu'un scientifique ou plutôt un scientiste dise qu'une orange est convexe. Oui,
c'est vrai mais à 50 % car si l'on se place à l'intérieur de l'orange, elle est
concave. Donc, le point de vue intérieur et extérieur expose des faits en
partie vrais mais opposés. Il existe ainsi une vision supérieure qui possède
les deux visions en restituant une vérité plus globale sans parler d'une autre
science qui consiste à connaître l'orange en la dégustant, tout simplement...
La véritable connaissance ne se faisant que dans une fusion de deux éléments.
Enfin, la parole
suivante attribuée à Einstein : « Tous s'inclinent devant moi, et moi
je m'incline devant Peter Deunov », Peter Deunov était un Maître spirituel
bulgare du XXè siècle, médecin de formation et fondateur d'une doctrine
ésotérique, il est considéré par les bulgares comme étant l'une des
personnalités les plus remarquables dans l'histoire et la culture spirituelle
bulgare. Son disciple Mikhaël Aïvanhov a propagé son enseignement en France. Il
est devenu mon Maître à penser.
Sans vouloir me
comparer à Einstein, loin de moi cette idée; on ne peut pas dire qu'Einstein
fut un illuminé ou un désaxé. N'avait-il pas dit par ailleurs: «La science sans
religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle». Les deux
conceptions sont donc bien complémentaires pour comprendre l'ordre des choses
cosmique et universel.
Diplôme en
poche, la vie continuait, centrée surtout sur mon activité professionnelle ou
les missions très diversifiées qui me furent confiées étaient plus
enrichissantes et exaltantes les unes que les autres.
Et puis, en
2006, élaborant un département d’intelligence économique, mon responsable
hiérarchique me demanda purement et simplement de suspendre ce projet...
Déjà à cette
époque, intérieurement, je me sentais de plus en plus décalé entre mes missions
professionnelles et mon inclination personnelle. Cela n'avait plus de sens. Le
mot était lancé, verbalisé. Il me fallait absolument trouver un sens ou tout au
moins donner une cohérence entre ma vie active et mes aspirations profondes.
Cette suspension
de projet tomba donc à point nommé et nous signâmes un accord transactionnel de
rupture de contrat. Ce fut en septembre 2007.
Cependant, si je
pense encore aujourd'hui que j'ai eu raison de signer cet accord, il n'est pas
aussi simple de trouver Sa voie pour laquelle il y a symbiose entre vie active
et aspirations intimes.
Ainsi,
d'entretien d'embauche en entretien d'embauche, plus d'une centaine sur environ
1500 CV expédiés, les réponses n'étaient pas conforme à mes attentes, ou tout
au moins à certaines de mes attentes. « Trop spécialiste » ou
« pas assez », « trop généraliste », « trop compétent
ou pas assez dans un domaine précis », « vous allez vous
ennuyer », « votre anglais n'est pas assez fluent »...sans doute
avaient-ils raison, quelque part !
Comment j'ai pu
tenir jusqu'à aujourd'hui ?
C'est à la fois
une question et une grande découverte pour moi. Mais, c'est certain, j'ai
acquis ainsi deux qualités, la patience et la persévérance.
C'est aussi
grâce aux nombreux projets que j'ai mené durant cette période : Création
d'un cabinet conseil, développement de méthodologies dans l'innovation et la
performance, référentiel d'excellence en matière de R&D, projet de
création d'une société de parfumerie et de soins de luxe pour un ami, projet de
création de distributeur d'eau purifiée dans une économie circulaire et
fonctionnelle, projet de pôle de développement économique, projet de
construction et du pilotage d'un immeuble en habitat participatif aux normes
BBC, création et animation d'un séminaire sur la pré-natalité, création
d'une association sur le même thème avec de grandes personnalités en ce
domaine, et encore quelques autres projets. Certains ont été un succès,
d'autres moins. Encore une qualité à mon actif: je bouillonne de projets
innovants !
Mais plus que
tout, c'est mon dynamisme et mon enthousiasme qui m'ont permis de tenir et me
permettent de tenir encore aujourd'hui. Cet enthousiasme, est ainsi devenu mon
ami, mon confident et pour cause car étymologiquement, ça signifie «avoir un
dieu en soi».
Sept années, un
cycle ...
Et si c'était
pour demain, si enfin, ma bonne fée se tournait vers moi. Oui, j'y crois, j'y
ai toujours cru, depuis le début... même si certaines fois on trébuche, ce
n'est que pour mieux se relever, relever ce nouveau défi, retrouver l'énergie
en soi, cet élan, ce dieu intérieur.
….
En tant qu’homme, je voudrais tout d’abord me faire une Âme,
après,
être capable de collaborer à la perfection de cet Univers. ...
Et si, durant ces sept années, j'avais dû me mettre en harmonie avec mon âme... Prendre du recul par rapport à ce monde trépidant, chronophage, de performance par-dessus tout, et surtout d'un certain reniement de soi-même au profit d'un leurre.
Et si la vie ne
me demandait pas tout simplement de faire une pause... au prix d'une vie dénué
de sens. Pour retrouver un Sens, son propre Sens.
Se mettre en
harmonie avec le temps, avec l'espace et se découvrir, se connaître, se fondre avec
son âme!
«Connais-toi,
toi-même», était inscrit sur le fronton du temple de Delphes, les disciples des
mystères d'Eleusis devaient suivre cette prescription pour accéder aux mystères
de l'homme, de l'Univers, de la Vie. C'était une autre époque, l'initiation
était alors cachée, pleine d'épreuves physiques et psychiques...
Aujourd'hui, le
chemin de l'initiation est la vie elle-même. Ses épreuves, ses difficultés, ses
peines, mais également ses succès, ses qualités, ses valeurs, son bonheur et
celui des autres. Et la pleine satisfaction personnelle, ce qui fait notre
grandeur, notre noblesse, ne dépend que de la manière dont nous passons ces
épreuves, rien de plus. Ces épreuves nous font grandir, les efforts que nous
donnons construisent nos qualités, nos valeurs, tel le carbone qui, subissant
des pressions extrêmes devient diamant.
Oui, merci à la
vie, merci à cette magie invisible qui nous oblige à nous arrêter, à déposer
nos sacs de détresse, de souffrance, de peines afin de nous retrouver face à
nous-mêmes. Nous fondre avec notre âme et devenir bienveillant à l'égard de
nous-mêmes.
Alors, c'est
vrai, pas facile de se retrouver de l'autre côté, chômeur, demandeur d'emploi,
fainéant, déchet de la société comme certains le disent ou le sous-entendent!
Surtout quand la providence nous avait amenée avant cette détresse à des postes
à haute responsabilité... la chute est d'autant plus difficile. Que
sommes-nous donc? Qui sommes-nous donc? Une carrière professionnelle, une carte
de visite professionnelle? Étrange! Ridicule! On a raté quelque chose, quand ?
Comment ?
Nous n'avons pas
démérité, nous avons seulement été mis de côté un temps, plus ou moins long,
peut-être même a-t-on été préservé du stress, de la fatigue quotidienne, d'une
compétition acharnée d'un non-sens avec soi-même !
Que nous reste-t-il
alors ? Beaucoup, sans doute plus qu'avant.
Nos acquis sont
acquis, nos compétences sont nôtres, nos efforts sont devenus qualités : ténacité,
patience, courage, audace, pugnacité...
Et notre
bienveillance à l'égard de nous-mêmes nous apporte sérénité, hauteur de vue,
regard posé sur l'autre, et le monde en a bien besoin...
Alors,
maintenant, une fois ce deuil fait avec notre ancienne peau, nous sommes
capables de rebondir, d'apporter nos compétences, nos acquis, notre expérience,
et nos qualités nouvellement intégrées à la structure accueillante, à
l’entreprise qui va nous faire confiance parce qu'elle en a besoin.
Oui,
la structure accueillante a besoin de ces qualités de patience, de stabilité,
de pugnacité autant que l'expérience, que les compétences.
Oui,
la structure accueillante a besoin de nous, séniors, car nous nous sommes forgé une résistance, une endurance qui nous
permettent d'affronter de nouveaux challenges, de nouveaux projets.
Oui,
la structure accueillante a besoin de nous, de personnes engagées, de personnes
de confiance et fidèles, d'hommes et de femmes de qualité pour renforcer cette
chaîne de valeurs humaines au service d'un projet, d'un service, d'un produit
utile aux biens de la société. Car il n'y a pas de produit, de service sans un
engagement profond de ceux et celles qui l'élaborent, le produisent et le commercialisent.
Oui,
la structure accueillante a besoin de nous, car forts de toutes ces valeurs et
de suite opérationnels, nous sommes à même de réagir à des situations
particulières dans le cadre de nos missions, de nos compétences. Ce sont nos
expériences, nos difficultés et nos épreuves rencontrées et dépassées qui nous
ont construit et révélé à nous-mêmes, et cette richesse nous l'offrons pour
participer aux défis à relever dans cette structure accueillante.
Notre atout majeur: Nous sommes prêts à nous investir, dès
demain !
Pascal B.
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