mercredi 12 novembre 2014

HISTOIRE D’UN ENFANT DEVENU REALITE

Il était une fois l’histoire d’un petit garçon du nom de Philippe, qui habitait Paris et qui venait souvent voir ses grands parents en Auvergne pendant les vacances.
Philippe était très content de venir voir sa famille, mais il ne partait jamais sans aller faire une visite à une vieille tante de sa grand-mère, qui se trouvait dans un hospice tenu par une congrégation de sœurs. Et oui, pour lui  c’était un supplice d’aller voir cette personne qu’il ne connaissait pas, tapie dans son lit en position fœtale, un bonnet en dentelle sur la tête et ne parlant qu’en grognant.
 Ce qui lui venait à l’esprit du gamin qu’il était, c’était l’odeur piquante d’urine mélangée avec l’odeur du cirage de parquet, le mélange ne faisait pas bon ménage dans son estomac, et il n’avait de cesse que de sortir de cet endroit.
La vieillesse lui faisait peur, et il ne comprenait pas pourquoi ces gens âgés avaient la peau plissée et qu’ils changeaient de caractère.
Le petit garçon grandit et continua ses études jusqu’au jour ou il fallut décider  d’une orientation, et oui c’est le gros dilemme que rencontre tous les parents, après des orientations telles que le commerce, la décoration, la banque….
Il a donc choisi la banque mais au bout de quelques mois, il ne pouvait supporter les portes blindées, les barreaux aux fenêtres, les codifications des portes enfin bref, la non reconnaissance de l’adulte qu’il était devenu. Il voulait s’investir pour le bien être des personnes, le contact humain tout en gardant et respectant une certaine liberté.
Par hasard et par curiosité, j’ai donc postulé comme animateur dans une maison de retraite, puis, au fil du temps je me suis vite senti à l’aise à leur contact, ils étaient parfois grincheux, mais j’avais toujours un sourire ou un mot gentil à leur dire, en contre partie de quoi ils m’ apportaient beaucoup de leur sagesse, et de leur expérience de vie.
 Au fil des années, je suis resté avec eux et ils m’ont adopté.  Ce qui m’a permis d’évoluer dans ma fonction, car grâce à mon courage et ma ténacité, je suis devenu petit à petit directeur de Maison de Retraite, tout au long de ma carrière et sur les différents établissements que j’ai pu diriger, le mot DIGNITE était toujours la « racine » de mon projet d’établissement avec lequel je travaillais en collaboration avec l’ensemble des salariés de la structure et des intervenants extérieurs.
 Maintenant cela fait 30 ans que j’exerce ce métier.

C’est un métier passionnant ou les contacts sont nombreux, du personnel, aux personnes âgées et ou le mot «respect» veux encore dire quelque chose. Ce que j’apprécie le plus  dans cette profession c’est le côté psychologique de soutien de l’être vieillissant et l’accompagnement  du parcours  de la vieillesse jusqu’à la fin de vie.

Philippe BERTERO 

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